Juliette Labous, vivement la suite

Crédit photo ASO / Thomas Maheux

Crédit photo ASO / Thomas Maheux

C’est donc au pied du podium, à la 4e place, que Juliette Labous a terminé le Tour de France, dimanche (voir classements). La Franc-Comtoise a réalisé une course extrêmement complète et solide, de bout en bout, en ayant atteint un niveau de performance nouveau pour elle, de son propre aveu. “Ce résultat représente beaucoup. Personnellement, d’abord, car j’ai travaillé tout l’hiver puis toute la saison pour cet objectif. Je suis vraiment fière. C’est le travail qui paie”, résumait-elle après l’arrivée, au micro de France Télévisions.

UN VRAI SOUTIEN POPULAIRE


La leader du Team DSM n’a jamais réalisé de coup d’éclat mais, aussi et surtout, n’a pas connu le moindre coup de mou, qui aurait vite pu coûter cher au classement général. Vigilante sur les Champs-Elysées, épargnée de la moindre chute sur la terrible étape de Provins, le lendemain, combative sur le circuit d’Epernay, le troisième jour, après avoir un temps été piégée, puis solide sur les gravels le mercredi, l’athlète de 23 ans n’a fait que grimper au classement général du début à la fin du Tour.

7e à mi-parcours, elle est parvenue à éviter tous les pièges en se comportant comme une vraie leader, qui a clairement passé un cap, tant mentalement que physiquement. Au fil de la semaine, le grand public a appris à découvrir et à aimer la jeune grimpeuse, qui a fini la course sur ses terres franc-comtoises. “C’était exceptionnel dans la montée de la Planche ! J’entendais des « allez Juliette » sans arrêt. J’ai profité de ce soutien tout au long de la semaine. Plus encore sur les deux dernières étapes comme ce n’était pas loin de chez moi. Il y avait des amis, de la famille, des gens de mon village… Ça faisait énormément de monde !”. À l'applaudimètre, lors de chaque départ d’étape, Juliette Labous n’avait rien à envier aux grandes stars du peloton international. Et sur le bord des routes, des dizaines de spectateurs étaient chaque jour vêtus de maillots et/ou casquettes du Team DSM.

À SA PLACE ET SANS REGRETS


Un boost supplémentaire au moment de la bagarre finale. Lors des deux dernières étapes, celles en montagne, Juliette Labous a totalement tenu son rang. Et mieux encore. Derrière l’intouchable Annemiek van Vleuten (Movistar) et une très grande Demi Vollering (SD Worx), la Française a été à la bagarre pour le podium final. Supérieure aux Italiennes Elisa Longo Borghini (Trek-Segafredo) et Silvia Persico (Valcar Travel & Service), plus régulière que la Danoise Cecilie Uttrup Ludwig (FDJ-Suez-Futuroscope), elle est simplement tombée sur un os trop dur à ronger en la personne de Kasia Niewiadoma (Canyon // SRAM Racing). “Je n’ai aucune frustration, pas de regrets. J’ai tout donné. J’ai tenté de lâcher Kasia mais elle était vraiment plus forte donc je suis vraiment contente et fière”.

Sur les hauteurs du Markstein, puis à la Planche des Belles Filles le lendemain, la course d’équipe n’a pas véritablement compté, tant chaque fille s’est rapidement retrouvée isolée, à l’exception de la FDJ-Suez-Futuroscope qui a un temps compté sur une triplette lors de l’étape de samedi. “On n’était plus que trois dans l’équipe, dimanche, et dans ces conditions, on ne pouvait pas jouer ou prendre la course en mains. On était dépendantes des autres”, précise d’ailleurs Juliette Labous, qui s’était présentée à Meaux, samedi 23 juillet dernier, avec l’ambition de décrocher un Top 5. Mission accomplie avec brio, sous les yeux de ses parents, venus la soutenir à chaque départ et arrivée d’étape à partir du milieu de semaine, et qui n’ont pas raté une miette de la course de leur fille.

TOUT D’UNE GRANDE


Pendant une petite dizaine de jours, Juliette Labous a également dû apprendre à vivre avec un nouveau statut, celui de nouvelle vedette du cyclisme français, porteuse d’espoir pour entendre peut-être un jour La Marseillaise retentir à nouveau au soir la dernière étape d’un Tour de France. La marche est encore haute mais, désormais, elle va devoir s'y habituer après avoir expérimenté la gestion des médias, au quotidien, avec de nombreuses chaînes de télévision, des radios et la presse écrite nationale comme internationale qui l'ont sollicitée tous les matins, et tous les soirs. Un rythme à prendre. “Sur le coup, ça fait bizarre mais franchement, ça va. Je m’y fais et j’ai trouvé mon rythme de croisière”, s’amusait-elle en milieu de Tour auprès de DirectVelo.

Déjà lauréate d’une étape du Tour d’Italie un peu plus tôt cet été, Juliette Labous semble en tout cas s’affirmer pour de bon comme l’une des filles les plus solides du peloton international sur les courses par étapes. “C’est beaucoup de fierté”. L’an prochain, elle reviendra avec des ambitions encore plus élevées. “La suite, ce sera de viser une victoire d’étape et, surtout, un podium au classement général. J’ai vu que c’est accessible”. Le rendez-vous est pris.

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